Traverser la Bidassoa jusqu’au tribunal de Bayonne

Le 14 janvier 2024, la Korrika, course pour la promotion de la langue basque, traversait la Bidassoa apr le pont Santiago, entre Irun et Hendaye. 36 migrants s’y joignirent, entrant ainsi en territoire basque français, protégés par la foule. 7 personnes ont été accusées de les avoir aider et passeront en procès au tribunal de Bayonne le 28 janvier. Pour les soutenir, une manifestation est organisée le dimanche 26 janvier à 11h30 d’Irun à Hendaye, et un rassemblement le 28 à 13h devant le tribunal.

photo Mediabask – Guy Chauveau

Ce fut un événement joyeux, gai, fraternel, comme il se doit dans une Korrika

Les migrants qui ont traversé le pont Santiago le 14 mars 2024 n’avaient besoin de personnes pour passer la frontière. Ils auraient fait comme les autres, comme tous les jours, à pied. La police en aurait arrêté bon nombre, sur leur couleur, les aurait ramenés directement de l’autre côté de la frontière, sans se soucier des mineurs à protéger, de leurs droits, d’eux. Elle sait bien qu’ils ne rentreront pas chez eux et qu’ils finiront par passer ! Mais plusieurs arrestations d’un même migrant sont comptabilisées comme plusieurs migrants empêchés d’entrer, et il faut gonfler les chiffres.

7 personnes, sans doute repérées arbitrairement sur différentes vidéos, ont été placées en garde à vue le 2 octobre 2024, puis convoquées devant le tribunal le 28 janvier pour avoir aidé des migrants à passer la frontière.

Une campagne de solidarité « J’accuse » a été lancée le 20 novembre par des représentants d’organisations syndicales et politiques ainsi que des citoyens.

Il s’agit d’une campagne d’auto-accusation, pour avoir aider au passage de la frontière, en même temps que d’accusation des pouvoirs publics pour leur politique migratoire. Cette déclaration a été signée par plus d’un millier de personnes au 16 janvier.

20 novembre. Lancement de la campagne

« Il est bien connu qu’autour d’Irun et d’Hendaye, des centaines de bénévoles engagés organisent la solidarité et s’opposent aux politiques migratoires inhumaines. Ce sont des militants et des personnes engagées qui défendent et concentrent leurs efforts à sécuriser les parcours migratoires face au harcèlement des autorités politiques, de leurs lois et de la police », s’indignent les initiateurs de la campagne.

En parallèle, une pétition de solidarité est en cours de signature :

« J’accuse l’Europe forteresse et les pouvoirs politiques qui imposent une politique d’immigration répressive et meurtrière.

Les guerres, les famines, la surexploitation des ressources et de la force de travail, les dérèglements climatiques, tous ces maux causés par le système capitaliste, impérialiste et raciste poussent des milliers de personnes à fuir leur pays à la recherche d’une vie meilleure.

Au Pays Basque, les migrant.es sont confronté.es à des obstacles et des dangers des deux côtés de la Bidassoa : accès contrôlés par la police, arrestations, refoulements illégaux.

J’accuse les autorités et les lois responsables de cette politique raciste et injuste d’être la cause d’au moins 9 morts au Pays basque.

Euskal Herria veut continuer à être une terre d’accueil et pouvoir mener à bien des processus migratoires libres et sûrs .

Leur délit ? La SOLIDARITE.

Le 14 mars, jour où Korrika passait d’Irun à Hendaye, ils.elles ont couru aux côtés de 36 migrant.es qui ont pu franchir la frontière en toute sécurité ».

De même, 30 associations, syndicats, partis politiques ont en réponse lancé une campagne J’accuse les politiques migratoires. Elles ont déclaré avoir accompagné le passage de 36 migrant·es pour leur garantir une arrivée sécurisée jusqu’au centre d’accueil Pausa de Bayonne lors du passage de la frontière par la Korrika.

Patrick Petitjean, 24 janvier 2025

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