Rassemblement au col d’Ispegi contre la loi Darmanin

Ce samedi 16 décembre 2023, une centaine de personnes se sont rassemblées au col d’Ispegi (682m), lieu de passage entre la Navarre et la Basse-Navarre, pour demander le retrait de la loi Darmanin et affirmer leur solidarité avec les personnes migrantes.

Ce rassemblement était organisé par un collectif d’associations, de partis et de syndicats d’Iparalde.

Dans une déclaration commune, les organisateurs ont expliqué leur choix de ce lieu symbolique, plutôt que Bayonne ou Hendaye sur la côte.

« Nous sommes réuni.e.s ici au col d’Ispegi.

L’État français l’a fermé pendant de nombreuses années, et il a été officiellement rouvert ce 30 octobre.

Il n’y a aucune frontière pour nous ici, et il n’y en a jamais eu.

Historiquement, comme dans de nombreux endroits, ce col a été un lieu de passage pour les Basques du Sud et les Basques du Nord, ainsi que pour de nombreuses personnes qui cherchaient et recherchent aujourd’hui une vie meilleure.

Il a été un lieu de passage, il le reste et il le restera.

L’État français, comme l’Europe, instaure des frontières, construisant des murs au lieu de construire des ponts.

Nous dénonçons cette politique anti-immigration.

Personne n’est illégal dans notre pays.

Le Pays basque est un pays accueillant, et le restera.
Alors que l’État français ferme les frontières, nous disons « bienvenue aux réfugié.e.s » »

18 décembre, journée internationale des migrant.e.s

Le rassemblement au col d’Ispegi fait partie des dizaines d’initiatives organisées entre le 16 et le 18 décembre partout en France pour la journée internationale des migrant.e.s par le collectif « Marche des solidarités ».

Le Collectif rappelle qu’il y a une crise de l’accueil des exilé.e.s (quelque soit la raison du choix de l’exil), et non pas d’une crise de l’immigration. La loi Darmanin, de plus en plus répressive contre les personnes migrantes, est avant tout le fruit de manœuvres politiciennes entre la majorité (relative) macroniste, la droite et l’extrême-droite.Les exilé.e.s en sont les otages et les victimes. Au-delà, ce sont les libertés de toutes et tous qui régressent.

Dans l’appel à la journée du 18 décembre, le Collectif ajoute : « Car cette loi ne se contente pas de vouloir rendre « la vie impossible » pour les immigré·e·s et toutes et tous les étrangères et étrangers, harcelé·e·s par la police, emprisonné·e·s, expulsé·e·s. Elle est justifiée à répétition par l’idée, fondamentalement raciste, que les immigré·e·s, comprenez les Noir·e·s, les Arabes, les Asiatiques, les Musulman·e·s, avec ou sans papiers, né·e·s en France ou à l’étranger, seraient potentiellement des dangers et des profiteurs et profiteuses du système de protection sociale.

En retour elle légitime une société fondée sur le développement des inégalités, la déshumanisation, le contrôle et la surveillance policière, la limitation des libertés et l’exploitation sans frein de toutes et tous les travailleurs. »

Patrick Petitjean, 17 décembre 2023

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