
Ce matin à 6h, 4 militant.e.s d’Ostia ont été réveillés par la police et conduits au commissariat de Bayonne pour être placés en garde à vue. Libéré.e.s vers 15h, ils et elles sont convoqué.e.s devant le tribunal le 12 mars 2024 pour « dégradations en réunion ». Intimidation et répression battent leur plein.
Un rassemblement s’est tenu à midi devant le commissariat de Bayonne, à l’appel de Lurzaindia, ELB et Ostia pour demander la libération des personnes arrêtées. Près de 150 personnes y ont participé, dont de nombreux élèves venus du lycée Etxepare, où enseigne l’un des gardés à vue.


Les 4 personnes ont été libérées vers 15h, mais sont convoquées devant le tribunal de Bayonne le 12 mars prochain pour « dégradations en réunion ». Un deuxième rassemblement est prévu en fin d’après-midi à Cambo, où est localisé le projet de Bouygues.
Ce projet consiste en la construction de 84 logements sur des terres agricoles au lieu dit Marienia. La mairie y avait inclus quelques logements sociaux pour faire passer la pilule, mais cela n’est pas passé. Des recours ont été faits, contre le PLU (rejeté) et contre le Permis de Construire (victorieux). Bouygues a déposé un nouveau PC, et un nouveau recours est à l’examen.
Une manifestation importante (plusieurs centaines de personnes, et de nombreux tracteurs) s’était tenue le 22 octobre 2022 à Cambo.



Le 17 décembre de la même année, un groupe de militant.e.s d’Ostia s’était invité dans une agence de Bouygues à Anglet, avec des seaux pleins de terre et de paille. Le contenu en avait été répandu par terre, et aussi, oh scandale, sur une magnifique maquette du projet de Cambo.
Une enquête avait été ouverte sur plainte de Bouygues. Prêt d’un an plus tard, elle débouche sur ces gardes à vue et un futur procès pour « dégradations en réunion ».
L’air du temps est, ici comme ailleurs, à la répression des luttes environnementales. Depuis un an, Ostia, avec ELB et Lurzaindia, a participé à plusieurs actions de défense des terres agricoles. Sans doute faut-il voir dans ces interpellations une intimidation et un avertissement en anticipation d’actions futures. A joué aussi, peut-être, le fait qu’Ostia ne cache pas sa solidarité ni sa proximité avec les Soulèvements de la Terre.
Patrick Petitjean, 7 novembre 2023